Les peaux
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LA PEAU DU TAMBOUR

depuis le magasin (du coin) jusqu'à la scène (de Paris-Bercy)

 

1. Le choix d'une peau

1.1. Les matériaux

  • Les peaux animales.

Très rarement utilisées aujourd'hui sur les batteries, beaucoup plus en percus. Elles sont sensibles à l'humidité et à la chaleur (certaines doivent être chauffées avant d'être jouées). Pas très faciles à accordées, et à entretenir avec précaution (en les graissant notamment).

  • Les peaux synthétiques imitant les peaux animales.

Elles sont plus homogènes et plus solide. Leur son est censé se rapprocher de celui d'une peau animale.

  • Les peaux synthétiques simples.

Les plus courantes. Peu d'entretien sinon un nettoyage anti-poussière de temps en temps. Ne pas utiliser de solvants.

  • Les peaux synthétiques sablées.

Elles sont recouvertes d'une fine couche de particules genre sable. Ceci est particulièrement adapté à la caisse claire, pour une utilisation avec des balais. Une peau sablée ne sonne pas tout à fait comme une peau équivalente non sablée, c'est pourquoi certains batteurs en montent sur les toms ou la grosse caisse.

1.2. Les constructeurs

Remo, Aquarian, Evans, Premier, Ludwig.

1.3. Les recettes des constructeurs

Il existe bien évidemment des peaux simples membranes, c'est à dire que sur le cercle qui sert de support, une membrane prémoulée est fixée (souvent par collage). Ces peaux ont un son assez ouvert et clair, favorisant les harmoniques. Beaucoup de batteurs cherchent à éliminer une partie de ces harmoniques (sans parler des ingénieurs son), cela s'appelle le muffling. Les constructeurs ont donc mis au point certaines solutions directement sur les peaux :

1.3.1. La double membrane

Il s'agit simplement de deux membranes l'une contre l'autre. Tellement l'une contre l'autre qu'on ne voit pas qu'il y en a deux, à part parfois avec des couleurs psychédéliques en transparence, dues à des phénomènes de diffraction de la lumière. Le son est un tout petit peu plus mat. Il y a moins d'harmoniques.

1.3.2. La double membrane collée à la périphérie

Ben tout est dit! Collée à la périphérie. Encore moins d'harmoniques, son encore plus mat, et moins d'attaque aussi.

1.3.3. L'anneau périphérique

Un anneau collé à la périphérie de la peau. Sur peaux simples ou doubles membranes. Conserve l'attaque tout en éliminant les harmoniques.

1.3.4. Le renfort central

Un disque collé au centre de la peau. Ternit un peu le son.

1.3.5. Autres

Chaque constructeur a son petit truc. Evans propose par exemple des petits trous à la périphérie des peaux "dry". Ils ont aussi le modèle "hydraulic batter" où il y a de l'huile entre les deux membrane (le seul modèle pour l'instant à proposer ceci).

Dans tous les cas, mieux vaut tester, chez un copain ou dans le magasin pour se faire SON idée.

A noter les peaux de résonances, très fines, qui ne s'utilisent pas comme peau de frappe mais de l'autre côté du fût, pour résonner quoi.

2. Le montage

  • Nettoyer le bord du fût
  • Poser la peau sur ce fût puis la tourner jusqu'à repérer une position ou elle tourne librement
  • poser le cercle sur la peau en le maintenant bien horizontal
  • visser A LA MAIN les tirants (qu'on a pris soin de nettoyer puis de graisser), sans serrer, et sans oublier la rondelle (de préférence en plastique) entre le tirant et le cercle
  • lorsque tous les tirants sont vissés jusqu'au bout mais non serrés, visser les tirants en croix avec une clé de batterie de demi-tours en demi-tours "en croix" signifie qu'il faut serrer les tirants dans l'ordre suivant :

 

Fut 8 tirants Fut 10 tirants Fut 12 tirants
peau8.gif (1008 octets) peau10.gif (1133 octets) peau12.gif (1272 octets)

 

  • s'il s'agit d'une peau neuve, il faut la tendre beaucoup, jusqu'à ce qu'elle craque puis la détendre jusqu'à la hauteur désirée

3. L'accordage d'une peau

  • ajuster grossièrement la hauteur de la note désirée, toujours en serrant ou desserrant les tirants en croix, sans faire plus d'un demi-tour à la fois
  • poser un ou deux doigts au centre de la peau, sans appuyer
  • frapper gentiment la peau avec un baguette devant chaque tirant à environ 3 cm du bord
  • repérer les tirants les plus tendus et les moins tendus
  • ajuster les tirants par paire (une paire = deux tirants opposés) de manière à obtenir la même tension pour TOUS les tirants. [note de Christophe]

Bien sûr il faut constamment vérifier à l'oreille le son produit en tapotant la peau devant le tirant que l'on règle. Il faut donc taper toujours avec la même force, à la même distance du bord, et bien placer son doigt au centre de la peau.

4. L'accordage avec deux peaux (frappe + résonance)

Pourquoi deux peaux me direz vous ? mmh ?

Ben avec deux peaux, le son est un peu plus rond, il a plus de relief. Et dans le cas d'un accordage sympathique (rigolez pas, ça veut dire que les deux peaux sont accordées à la même note et vibrent en sympathie, à la même fréquence fondamentale), dans ce cas là, cela favorise une note bien définie pour un tom par exemple.

Avec une seule peau, le son est plus projeté vers l'auditeur, peut-être plus claquant mais plus plat aussi, les graves sont un peu renforcés.

4.1. Accordage sympathique

Pour cela, ma technique à moi, c'est de poser le tambour sur un coussin pour empêcher une peau de vibrer, d'accorder l'autre, puis de retourner le fût et faire de même jusqu'à obtenir pour les deux peaux la même note.

4.2. Accordage différent des peaux

Alors là, à chacun son accordage selon ses envies. Il paraît tout de même plus logique de tendre plus la peau de frappe pour garder un peu d'attaque. [note de Christophe]

5. Le muffling

Grosso-modo, les harmoniques aiguës sont émises à la périphérie de la peau. Le muffling, consiste à étouffer un peu la peau pour éliminer en peu ces harmoniques qui peuvent être parfois envahissantes.

Voici quelques techniques, si celles proposées par les constructeurs de peaux ne vous satisfont pas.

5.1. La sourdine

Interne sur certains anciens modèle de batterie et de caisses claires, mais aussi externe à acheter séparément.

Il s'agit d'un bout de feutre plus ou moins fortement plaqué contre la peau à quelques centimètres du bord, par un système métallique. L'avantage est qu'une vis permet de régler précisément la pression du feutre sur la peau. De plus, une sourdine externe peut être facilement retirée, ou déplacée.

5.2. Le mouchoir

Il s'agit d'un bout de mouchoir en papier dont la taille détermine l'effet sourdine : un quart de mouchoir sera moins étouffant qu'un mouchoir entier. Ce mouchoir est collé sur la peau par un bout de scotch (éventuellement tissé). Economique mais pas très modulable.

5.3. La bande de feutre en travers

Une vieille technique qui consiste à insérer avant montage une bande de feutre entre le fût et la peau.

5.4. l'anneau périphérique

Il suffit de découper dans une vieille peau un anneau de quelques centimètres de large : le diamètre extérieur doit être à environ 2 cm du bord de la peau, et le diamètre interne à 7 cm, soit une largeur de 5 cm. Cet anneau se pose sur la peau à étouffer et se fixe avec du scotch sur le cercle. Si l'effet est trop prononcé, il suffit de réduire la largeur de l'anneau.

5.5. Suppression de la peau de frappe

Cette technique est souvent conseillée par les voisins mais présente le désavantage d'éliminer toutes les harmoniques et la fondamentale. C'est vite lassant.

5.6 La grosse caisse

En plus de toutes les techniques évoquées, beaucoup de batteurs mettent un coussin, une couverture pliée ou de la mousse dans la grosse caisse pour éviter qu'elle ait une résonance trop longue et envahissante. L'avantage de la mousse est qu'on peut la découper jusqu'à obtenir le muffling souhaité.

Il y a aussi le trou pratiqué dans la peau de résonance de la grosse caisse. A l'origine prévu pour pouvoir passer un micro placé dans la grosse caisse, ce trou a aussi un effet muffle : plus il est grand, plus il muffle.

6. des outils ?

TAMA a créé le tension-watch. Un système qui se pose sur la peau et mesure la tension à cet endroit. Très séduisant, mais peut être un peu cher.

Sinon, certains batteurs se fient à la pression qu'ils doivent exercer sur la clé pour serrer un tirant, ou utilisent des clés dynamométriques c'est à dire qui mesurent la force appliquée sur le tirant pour le serrer. Je suis sceptique avec ce genre de procédé car même si la mesure est précise, il n'est pas certain que pour une même force appliquée à deux tirants, la tension de la peau soit identique.

7. Pi après ?

Après, il ne reste plus qu'à jouer, à prendre du plaisir.

Il est bon de démonter puis remonter de temps en temps les peaux. Pour une peau neuve, j'ai remarqué que dans les premiers temps, elle bouge un peu. Donc après quelques répèts, je la démonte et la remonte et je trouve qu'elle sonne mieux. Psychologie ?

Voilà, si vous avez une question, une remarque ou une critique, n'hésitez pas à nous la communiquer.

Par

/ \--\ Oliv
|   |--| Poum tchak
|   |--| Vlad Zaïus, Auguste
\ /--/ http://www.multimania.com/gjc

 

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Commentaires:

- Christophe:

Super topo, merci Oliv!

Dans le paragraphe "3. L'accordage d'une peau", je rajouterais qu'il faut faire attention aux tirants par 3 plutôt que par 2 pour obtenir la même note partout. Je m'explique: si on a une note plus basse ou plus haute sur un tirant, ça peut vouloir dire que un ou les deux tirants formant la base du triangle par rapport à celui qui nous intéresse sont trop ou pas assez tendus. [revenir au topo]

Dans le paragraphe "4.2. Accordage différent des peaux", je suis pas tout a fait d'accord avec ta logique. Je crois que tous les cas de figure sont envisageables. D'ailleurs, il me semble que MIO avait une idée claire la dessus. MIO, tu es là? [revenir au topo]

- Mio:

PF = Peau de frappe PR = peau résonance

  • PF plus tendue que PR = son mégabeurk, car aucune note ne se distingue 
  • PF tendue pareil que PR = note distincte, peu d'harmoniques, bonne projection et puissance du son. 
  • PF moins tendue que PR = note moins distincte, mais plus d'harmoniques, son plus riche.

Ca c'est en théorie. Après, il y a les caractéristiques des fûts, et le type de peaux, qui vont intervenir dans les réglages. [revenir au topo]

- Bruno:

5.4    En ce qui concerne la caisse claire.

Bien l'idée de l'anneau fabriqué avec une ancienne peau, mais bonjour la fixation avec le scotch !!! En plus, si pour un morceau on veut retrouver un son plus brillant, il faut tout décoller puis recoller ensuite. galère pour les enchaînements de morceaux. Personnellement j'utilise un MAT'SOUND . C'est un anneau en matière plastique qui mufle très correctement, de diamètre plus petit que la caisse claire, il est maintenu centré par des petits débords prévu dans son découpage. Comme ça se met et ça s'enlève en une demi seconde, on a 2 sons de CC à disposition. En plus, ça vaut 30 ou 40 balles. Ca ne vaut pas le coup de s'en priver.

- Commentaires sur l'accordage

Question posée sur la liste : Tenez-vous compte des notes pour accorder vos toms ? (Do, Ré, Mi...)

Jean-Philippe : Concernant l'accordage des toms, il y a la théorie du patron de la marque DW (il l'applique pour ces batteries), mais ça marche aussi pour les autres marques :
- chaque Tom a sa propre résonance, sa propre note (sans les peaux).
- pour trouver la note des Tom, il faut enlever les peaux, les cercles.
- Tenir le tom par son attache et taper au milieux du fut avec une mailloche
ou le doigt. On entend un résonance formée de plusieurs harmoniques. Trouver la note à l'aide d'un instrument harmonique (piano, guitare, synthe).
- Une fois la note trouvée, on peut accorde le Tom de deux façon.
a) Les 2 peaux tendues a la note du Tom, pour un son bien rond
b) La peau de résonance tendue une tierce mineur au dessus de la note du Tom et la peau de frappe a le note du Tom, pour un son avec du decay (désolé je connais pas le terme français), un qui fait Tiuuuu.
Sur les batteries DW (je joue cette marque) dans chaque Tom il y a le note imprimée en gros caractère. J'essaye d'appliquer cette théorie du mieux possible (pas toujours facile), ça marche. Lorsque les peaux son accordée a la bonne note le Tom commence vraiment a chanter.
Terry Bozzio joue sur DW, il doit sûrement appliquer cette méthode
Il existe une vidéo (en anglais) sur la marque DW ou ils expliques cette façon de faire, en usine ils frappe sur chaque fut pour trouver la note et ainsi composer les futures set de batterie.
Mon set se compose de 4 Tom :
10" note B (si)
12" note G (sol)
14" note E (mi)
16" note A (la)

Mio : J'ai accordé mes toms en tenant compte des notes "naturelles" des fûts. Le tom de 10" avait un son optimum (bonnes résonance, puissance, sonorité) sur un Mi. J'ai fait de même pour mon tom médium (Si). Mon tom basse me donnait un Fa. J'ai modifié son réglage, pour avoir un Mi et ainsi avoir une suite de notes consonantes (Mi grave et aigu, Si).
Lorsqu'on tape sur un tom, on entend :
- la note fondamentale
- d'autres fréquences qu'on appelle harmoniques
Il est parfois difficile de distinguer la fondamentale (si les harmoniques sont trop importantes). Pour trouver cette note, je tape bien au centre de la peau, et je chante cette note (pour l'isoler). Avec un accordeur, ou un autre instrument, je repère la note en continuant de la chanter (c'est plus facile).

 

 

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