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LA PEAU DU TAMBOURdepuis le magasin (du coin) jusqu'à la scène (de Paris-Bercy)
1. Le choix d'une peau
Très rarement utilisées aujourd'hui sur les batteries, beaucoup plus en percus. Elles sont sensibles à l'humidité et à la chaleur (certaines doivent être chauffées avant d'être jouées). Pas très faciles à accordées, et à entretenir avec précaution (en les graissant notamment).
Elles sont plus homogènes et plus solide. Leur son est censé se rapprocher de celui d'une peau animale.
Les plus courantes. Peu d'entretien sinon un nettoyage anti-poussière de temps en temps. Ne pas utiliser de solvants.
Elles sont recouvertes d'une fine couche de particules genre sable. Ceci est particulièrement adapté à la caisse claire, pour une utilisation avec des balais. Une peau sablée ne sonne pas tout à fait comme une peau équivalente non sablée, c'est pourquoi certains batteurs en montent sur les toms ou la grosse caisse.
Remo, Aquarian, Evans, Premier, Ludwig.
Il existe bien évidemment des peaux simples membranes, c'est à dire que sur le cercle qui sert de support, une membrane prémoulée est fixée (souvent par collage). Ces peaux ont un son assez ouvert et clair, favorisant les harmoniques. Beaucoup de batteurs cherchent à éliminer une partie de ces harmoniques (sans parler des ingénieurs son), cela s'appelle le muffling. Les constructeurs ont donc mis au point certaines solutions directement sur les peaux :
Il s'agit simplement de deux membranes l'une contre l'autre. Tellement l'une contre l'autre qu'on ne voit pas qu'il y en a deux, à part parfois avec des couleurs psychédéliques en transparence, dues à des phénomènes de diffraction de la lumière. Le son est un tout petit peu plus mat. Il y a moins d'harmoniques.
Ben tout est dit! Collée à la périphérie. Encore moins d'harmoniques, son encore plus mat, et moins d'attaque aussi.
Un anneau collé à la périphérie de la peau. Sur peaux simples ou doubles membranes. Conserve l'attaque tout en éliminant les harmoniques.
Un disque collé au centre de la peau. Ternit un peu le son.
Chaque constructeur a son petit truc. Evans propose par exemple des petits trous à la périphérie des peaux "dry". Ils ont aussi le modèle "hydraulic batter" où il y a de l'huile entre les deux membrane (le seul modèle pour l'instant à proposer ceci). Dans tous les cas, mieux vaut tester, chez un copain ou dans le magasin pour se faire SON idée. A noter les peaux de résonances, très fines, qui ne s'utilisent pas comme peau de frappe mais de l'autre côté du fût, pour résonner quoi. 2. Le montage
3. L'accordage d'une peau
Bien sûr il faut constamment vérifier à l'oreille le son produit en tapotant la peau devant le tirant que l'on règle. Il faut donc taper toujours avec la même force, à la même distance du bord, et bien placer son doigt au centre de la peau. 4. L'accordage avec deux peaux (frappe + résonance)Pourquoi deux peaux me direz vous ? mmh ? Ben avec deux peaux, le son est un peu plus rond, il a plus de relief. Et dans le cas d'un accordage sympathique (rigolez pas, ça veut dire que les deux peaux sont accordées à la même note et vibrent en sympathie, à la même fréquence fondamentale), dans ce cas là, cela favorise une note bien définie pour un tom par exemple. Avec une seule peau, le son est plus projeté vers l'auditeur, peut-être plus claquant mais plus plat aussi, les graves sont un peu renforcés.
Pour cela, ma technique à moi, c'est de poser le tambour sur un coussin pour empêcher une peau de vibrer, d'accorder l'autre, puis de retourner le fût et faire de même jusqu'à obtenir pour les deux peaux la même note.
Alors là, à chacun son accordage selon ses envies. Il paraît tout de même plus logique de tendre plus la peau de frappe pour garder un peu d'attaque. [note de Christophe] 5. Le mufflingGrosso-modo, les harmoniques aiguës sont émises à la périphérie de la peau. Le muffling, consiste à étouffer un peu la peau pour éliminer en peu ces harmoniques qui peuvent être parfois envahissantes. Voici quelques techniques, si celles proposées par les constructeurs de peaux ne vous satisfont pas.
Interne sur certains anciens modèle de batterie et de caisses claires, mais aussi externe à acheter séparément. Il s'agit d'un bout de feutre plus ou moins fortement plaqué contre la peau à quelques centimètres du bord, par un système métallique. L'avantage est qu'une vis permet de régler précisément la pression du feutre sur la peau. De plus, une sourdine externe peut être facilement retirée, ou déplacée.
Il s'agit d'un bout de mouchoir en papier dont la taille détermine l'effet sourdine : un quart de mouchoir sera moins étouffant qu'un mouchoir entier. Ce mouchoir est collé sur la peau par un bout de scotch (éventuellement tissé). Economique mais pas très modulable.
Une vieille technique qui consiste à insérer avant montage une bande de feutre entre le fût et la peau.
Il suffit de découper dans une vieille peau un anneau de quelques centimètres de large : le diamètre extérieur doit être à environ 2 cm du bord de la peau, et le diamètre interne à 7 cm, soit une largeur de 5 cm. Cet anneau se pose sur la peau à étouffer et se fixe avec du scotch sur le cercle. Si l'effet est trop prononcé, il suffit de réduire la largeur de l'anneau.
Cette technique est souvent conseillée par les voisins mais présente le désavantage d'éliminer toutes les harmoniques et la fondamentale. C'est vite lassant.
En plus de toutes les techniques évoquées, beaucoup de batteurs mettent un coussin, une couverture pliée ou de la mousse dans la grosse caisse pour éviter qu'elle ait une résonance trop longue et envahissante. L'avantage de la mousse est qu'on peut la découper jusqu'à obtenir le muffling souhaité. Il y a aussi le trou pratiqué dans la peau de résonance de la grosse caisse. A l'origine prévu pour pouvoir passer un micro placé dans la grosse caisse, ce trou a aussi un effet muffle : plus il est grand, plus il muffle. 6. des outils ?TAMA a créé le tension-watch. Un système qui se pose sur la peau et mesure la tension à cet endroit. Très séduisant, mais peut être un peu cher. Sinon, certains batteurs se fient à la pression qu'ils doivent exercer sur la clé pour serrer un tirant, ou utilisent des clés dynamométriques c'est à dire qui mesurent la force appliquée sur le tirant pour le serrer. Je suis sceptique avec ce genre de procédé car même si la mesure est précise, il n'est pas certain que pour une même force appliquée à deux tirants, la tension de la peau soit identique. 7. Pi après ?Après, il ne reste plus qu'à jouer, à prendre du plaisir. Il est bon de démonter puis remonter de temps en temps les peaux. Pour une peau neuve, j'ai remarqué que dans les premiers temps, elle bouge un peu. Donc après quelques répèts, je la démonte et la remonte et je trouve qu'elle sonne mieux. Psychologie ? Voilà, si vous avez une question, une remarque ou une critique, n'hésitez pas à nous la communiquer. Par / \--\ Oliv
Commentaires:- Christophe:Super topo, merci Oliv! Dans le paragraphe "3. L'accordage d'une peau", je rajouterais qu'il faut faire attention aux tirants par 3 plutôt que par 2 pour obtenir la même note partout. Je m'explique: si on a une note plus basse ou plus haute sur un tirant, ça peut vouloir dire que un ou les deux tirants formant la base du triangle par rapport à celui qui nous intéresse sont trop ou pas assez tendus. [revenir au topo] Dans le paragraphe "4.2. Accordage différent des peaux", je suis pas tout a fait d'accord avec ta logique. Je crois que tous les cas de figure sont envisageables. D'ailleurs, il me semble que MIO avait une idée claire la dessus. MIO, tu es là? [revenir au topo] - Mio:PF = Peau de frappe PR = peau résonance
Ca c'est en théorie. Après, il y a les caractéristiques des fûts, et le type de peaux, qui vont intervenir dans les réglages. [revenir au topo] - Bruno:5.4 En ce qui concerne la caisse claire.Bien l'idée de l'anneau fabriqué avec une ancienne peau, mais bonjour la fixation avec le scotch !!! En plus, si pour un morceau on veut retrouver un son plus brillant, il faut tout décoller puis recoller ensuite. galère pour les enchaînements de morceaux. Personnellement j'utilise un MAT'SOUND . C'est un anneau en matière plastique qui mufle très correctement, de diamètre plus petit que la caisse claire, il est maintenu centré par des petits débords prévu dans son découpage. Comme ça se met et ça s'enlève en une demi seconde, on a 2 sons de CC à disposition. En plus, ça vaut 30 ou 40 balles. Ca ne vaut pas le coup de s'en priver. - Commentaires sur l'accordageQuestion posée sur la liste : Tenez-vous compte des notes pour accorder vos toms ? (Do, Ré, Mi...) Jean-Philippe : Concernant l'accordage des toms, il y a la théorie du
patron de la marque DW (il l'applique pour ces batteries), mais ça marche aussi
pour les autres marques : Mio : J'ai accordé mes toms en tenant compte des notes
"naturelles" des fûts. Le tom de 10" avait un son optimum
(bonnes résonance, puissance, sonorité) sur un Mi. J'ai fait de même pour mon
tom médium (Si). Mon tom basse me donnait un Fa. J'ai modifié son réglage,
pour avoir un Mi et ainsi avoir une suite de notes consonantes (Mi grave et
aigu, Si). |
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